
Résidences
Les résidences de créations sont essentielles pour Marion Gouez, car elles permettent d'élargir son champs de vision, de quitter sa zone de confort et de confronter sa pratique à celle d'autres artistes et designers.
Passionnée par les pays du grand Nord, Marion a eu l'occasion depuis 2019 de partir en résidence de création en Islande, au Groenland ainsi qu'en Suède
Suède
En 2023, avec le designer et sculpteur Cédric Breisacher, nous avons été lauréats de la bourse MIRA de l’Institut Français, qui nous a permis de partir six semaines en Suède au printemps 2024 dans le cadre de Végétamorphe, projet de recherche et de création d’objets et de mobiliers inspiré par les balades en milieu naturel.
De Copenhague jà Abisko (au-dessus du cercle polaire arctique en Suède), ce voyage ponctué de visites de musées, parcs nationaux et lieux emblématiques du design scandinave a nourri notre réflexion et nos expérimentations. Trois semaines de résidence à l’Ateljé AM nous ont permis d’élaborer un manifeste, une méthodologie et une première collection de mobilier modélisée en 3D.
Ce voyage a marqué un tournant pour Végétamorphe, consolidant sa démarche et affirmant son inscription dans une réflexion contemporaine sur le lien entre design et nature.
Groenland
Pendant un mois, à l'hiver 2020, j’ai eu l’opportunité de participer à une résidence au Groenland, à bord du Manguier, ancien remorqueur de la marine nationale pris dans les glaces. Nous étions quatre artistes – une photographe, un comédien, une plasticienne et moi – installés à 40 minutes de marche du petit village d’Akunnaaq (une cinquantaine d’habitants) située au 68ᵉ parallèle. La résidence a débuté durant la nuit polaire, offrant un paysage fascinant où le ciel se transformait chaque jour en une palette de couleurs surnaturelles.
Là-bas, j’ai rencontré des femmes inspirantes qui m’ont initiée aux techniques textiles inuites, au travail de la peau de phoque et aux subtilités du costume traditionnel. De ces échanges sont nées deux pièces réalisées sur place : un pull blanc, dont la couleur évoque la neige et la glace environnantes, orné de motifs inspirés de ceux du costume traditionnel, et une paire de gants en peau de phoque annelé, confectionnée avec l’aide d’une femme du village .
Islande
En octobre 2019, j’ai participé à une résidence textile à l’Icelandic Textile Center. En amont, j’ai visité l'usine islandaise de laine Istex ainsi que l’atelier de Gudrun Bjarnadottir et sa marque Hespa, spécialisée dans la teinture végétale d’écheveaux de laine. Ces rencontres m’ont donné l’envie de me concentrer et d’explorer plus intimement un matériau avec lequel j’entretiens un lien fort depuis mon diplôme : la laine.
Durant la résidence, j’ai commencé à filer de la toison brute non lavée, affrontant de nombreuses difficultés avant d’obtenir un fil régulier. Ce processus m’a conduite à vouloir maîtriser l’ensemble des étapes de transformation de la laine, du cardage au pelotage, en passant par la teinture que j’ai réalisée à partir de plantes locales. Le fil ainsi créée a servi à la réalisation d’un tissage mural en chevrons, ainsi que d'un coussin, sur l’un des anciens métiers à tisser à six pédales encore présents au centre.












































